Sapa 3/3
Ce matin, nous retrouvons Bièn, notre fameux guide francophone, assez tôt. Nous nous rendons ensemble sur un marché emblématique de la région à Coc Ly. Pour aller là bas, nous reprenons le bus pour 2h vers le nord.
Sur la route, nous apercevons des rizières en terrasses plantées il y a peu. En effet ce n’est pas la saison idéale de ce point de vue, choisir la periode de mai à août pour voir des rizières totalement vertes. Seulement voilà c’est la saison des pluies à ce moment là, le beau temps n’est pas assuré du tout et beaucoup de chemins deviennent impraticables.
Nous faisons une première halte à Lao Cai, la ville d’où nous sommes descendus du train. On s’approche ici à 2 pas de la frontière chinoise, dont le poste se trouve juste de l’autre côté de la rivière.
Beaucoup de Vietnamiens de Lao Cai, la ville où se trouve se poste, vont s’approvisionner en marchandises en Chine. Pour eux le passage est plus simple que pour le reste des Vietnamiens, nous explique Bièn. Il y a du « bakchich » la dessous. L’inverse n’existe pas ou très peu, les Chinois sont auto-suffisants.
Visuellement, c’est un flux continu de Vietnamiens ramenant des marchandises sur leurs vélos surchargés à en faire exploser les pneus.
La frontière Sino-vietnamienne…
Après une bonne heure de route repartis de Lao Cai, en arrivant à Coc Ly, nous découvrons le marché aux buffles, animal quasi sacré et qui détermine la valeur du patrimoine d’une famille. Parce qu’ici plus qu’ailleurs, ce qui est utile est plus important que ce qui ne l’est pas.
Bien sûr ces valeurs paysannes se perdent peu à peu et l’équilibre de ce raisonnement est fragile. Par exemple, il n’est pas rare que la température l’hiver atteigne 0°c à Sapa. Bièn nous explique que beaucoup de buffles meurent à cause du froid, leurs « maîtres », comme il les appelle, ne sachant les protéger du froid en construisant des étables fermées et isolées. Ça n’est pas la priorité ici, c’est ainsi.
D’autre part les générations sont courtes et les plus jeunes, qui ont les études gratuites, ont soif de modernité. Ils partent de plus en plus en ville, abandonnant peu à peu les traditions et les valeurs.
Nous en profitons ensuite, accompagnés de Bièn, pour faire le tour du marché, puis assez rapidement nous prenons un peu de temps pour chiner seuls.
Ici tout se négocie et il est très rare, même quand un prix est affiché, qu’il soit le « meilleur prix ». À part dans les supermarchés par exemple. Dans l’immense majorité des cas, il faut donc rentrer dans ce jeu. Si les touristes ne sont pas toujours à l’aise avec ça, c’est pourtant ici un mode de fonctionnement usuel. Même les vietnamiens négocient entre eux. Dites-vous que s’ils acceptent un prix, c’est que ça les vaut. Cela se pratique dans beaucoup de pays, en Asie, mais aussi en Afrique, au Bénin par exemple où nous avons eu l’occasion d’aller par le passé et où l’on gagne le respect des gens en négociant le prix de ce que l’on achète. Il faut comprendre que nous sommes riches pour quasi tout le monde ici au Vietnam, en particulier pour les commerçants. Négocier, c’est aussi montrer qu’on a de la personnalité, que l’on n’est pas qu’un « porte-monnaie sur pattes ».
Nous apprenons ici la notion de « good morning price », se dit du prix « très bas » auquel un commerçant va vendre son premier produit de la journée et qui va porter bonheur.
Nous voulons ramener des objets un peu typiques de ce Vietnam que nous avons rencontré. Les tissus Hmong, en particulier, sont très beaux et nous les avons vus, partiellement bien sur, être colorés dans leur bain d’indigo et de chaux. Ils sont tissés, le plus souvent de chanvre ou de coton, puis les femmes Hmong y dessinent des motifs traditionnels à la cire d’abeille. Cela permet de protéger ces zones dessinées, lors de l’étape de la coloration. Cela donne un tissu un peu rêche mais très beau.
Les Hmongs tissent également des trousses, tentures et autres supports très colorés. Ils travaillent aussi l’argent et les pierres semi-précieuses comme le jade. Ils en font des bijoux qu’ils portent mais dont ils font le commerce également.
Distinction importante, il y a deux types de Hmongs, les « noirs » et les « fleuris ». Ci-dessus une femme des Hmongs fleuris.
En repartant, nous traversons un village au milieu de ses rizières plantées, toujours aussi charmant, nous ne nous en lassons pas. Bièn lui-même a fait des photos tout au long de ces quelques jours, lui qui est guide depuis presque 5 ans. Nous mesurons la chance que nous avons d’être là, de profiter de ces paysages et de la compagnie de ces gens.
la frontière sino-thailandaise…. ? avec écrit viet-nam ??? Pas mal la cloche du boeuf, ça doit moins pêter les tympans que les cloches des alpages !!
Heureusement que tu suis mon Mattla. J’ai corrigé tout ça ! La bise
Je ne prends connaissance de la journée du 7 avril qu’aujourd’hui et j’aurais regretté de l’avoir ratée tant les photos et les commentaires sont beaux et intéressants
Bonne route
Françoise
Très enrichissant ton exposé et bien sûr de superbes photos, la chance………
Bisous et bonne route
De plus en plus Beau
Bisous
Josy