Cette journée commence par une petite over dose du petit déjeuner Vietnamien local. Un « Pho » un bouillon avec des pâtes et du boeuf ou du poulet. C’est pas que ce soit pas bon, c’est qu’à un moment nos petites habitudes nous manquent. Alors pour ce matin on avait acheté des petites brioches et des fruits : Chom chom, Longan, mini-mangues…

Et puis à 9h, nous faisons la connaissance de Bièn, notre guide francophone pour quelques excursions.

Il est top, il a 28 ans et il parle parfaitement Français. Ça nous permet d’échanger beaucoup plus vite et d’en apprendre beaucoup sur les cultures locales des ethnies que nous rencontrons ici. Les Hmongs sont les plus nombreux mais 5 autres ethnies sont installées dans des villages alentours.

Notre programme nous emmène tout d’abord dans un village Hmong. C’est un peu étrange et nous sommes partagés car nous rentrons réellement chez les gens. Leurs maisons sont sommaires, fonctionnelles, mais complètement hors du temps.

Bièn nous explique que le gouvernement fait beaucoup pour préserver les minorités locales. L’école est gratuite pour tous, l’électricité également. On capte le téléphone absolument partout.

Bref tout est fait pour donner à ces gens un retour, si maigre soit il, à l’attrait touristique qu’ils génèrent. Cela dit, ces gens qui travaillent très dur et vivent dans une précarité totale gardent des coutumes très fortes, enrichissante aussi.

Dans l’après-midi, nous demandons une modification de notre programme. On veut marcher, on veut sortir un peu des sentiers battus car les villages par lesquels on nous fait passer ont tout d’attractions touristiques et toutes les relations sont déformées. Les Hmongs nous suivent dans la rue et font la discussion. Le but étant bien évidemment de nous vendre des objets d’artisanat. C’est assez oppressant à la longue en fait. Pour tout dire Bièn nous explique que les Hmongs qui approchent les touristes ne parlent pas Vietnamien. Elles parlent le dialecte Hmong, très éloigné de la langue officielle, puis elles apprennent l’Anglais et le Français.

Alors Bièn nous propose de prendre le pique-nique et de filer à pied vers les villages alentours ! Nous avons passé presque 3h de marche assez éprouvante à travers la montagne, les rizières, les villages isolés, sans croiser aucun touriste. Un vrai bonheur, un de nos meilleurs moments jusqu’ici ! On a décidé de donner des gâteaux aux enfants qu’on croisait, on a demandé notre chemin aux locaux, etc. C’était top !

On a aussi assisté à un mariage en passant, beaucoup de festivités, 2 jours en général. Les mariages interethniques sont quasi inexistants, les coutumes locales sont trop différentes pour se mixer. En revanche avec un Français (ou une Française) il n’y aurait pas de problème. À bon entendeur…

Les vietnamiens ici peuvent se marier encore dès l’âge de 13 ans. Bien sur l’âge moyen semble petit à petit être repoussé, mais les jeunes se marient rapidement, font des enfants aussi très vite… Et trop, d’après le gouvernement qui a fixé à 2 le nombre maximum d’enfants par couple, règle non respectée la plupart du temps, comme d’autres à priori (port du casque à moto, braconnage, etc.). Cela créé des images incroyables d’enfants livrés à eux-mêmes dans les rizières. Sans porter de jugement aucun, les notions d’hygiène et de sécurité sont assez éloignées des nôtres, à l’opposé en fait. Cela dit les enfants paraissent souriants et débrouillards des le plus jeune âge.

La vie est dure, les hommes auraient à priori tendance à abuser des alcools locaux et de parier lors des combats de coqs (autre interdiction non respectée)…

(Mon Mattla il faudrait le coller en face du tien celui là, il lui prenait bien 30cm et il avait un regard pas fin pas fin)

…tandis que les femmes portent leur foyer à bout de bras. Nous avons bien vu des hommes travailler, mais il est vrai que les femmes bossent sacrément dur. Voilà en tout cas un point commun aux Hmongs, Dao ou Tay…

Cela donne au final une population super jeune, ici on s’éteint autour de 55 ans en général. D’ailleurs quand un membre d’une famille est en fin de vie, on lui prépare son cercueil dans la maison. Puis on l’enterre loin du village pour ne pas que son âme vienne hanter le village.

C’est en tout cas avec des images plein la tête en ayant l’impression d’en savoir un peu plus sur ces gens que nous rentrons chez nous.

Nous avons bien tenté en fin de journée de visiter un parc floral dans Sapa, mais sans succès, c’était sans intérêt.

Nous avons quand même fêter ça dans un bon petit resto de Sapa, avant de finalement clore cette journée. Nous avons quasiment parcouru 100km à pieds depuis notre arrivée ici. Demain il pleut, mais en attendant nous nous couchons avec ces images dans la tête…